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La dépêche du CATC - ARTICLES ET FORMATIONS PROPOSEES

Dépêche / Mai 2016

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Le mot du président

Médecine traditionnelle, acte thérapeutique, et acte tout court : faire le deux Un.

 

"Médecine" : définition du petit Larousse édition 1978 : science qui a pour objet la conservation ou le rétablissement de la santé.

"Science" : définition du petit Larousse : ensemble organisé de connaissances relatives à certaines catégories de faits ou de phénomènes.

Ainsi, nous pouvons écrire : Médecine = ensemble organisé de connaissances relatives à la conservation ou au rétablissement de la santé.

"Traditionnel" : définition du petit Larousse : fondé sur la tradition.

"Tradition" : définition du petit Larousse : 1. transmission de doctrines, de légendes, de coutumes, etc… pendant un long espace de temps, spécialement par la parole ou par l’exemple. 2. Transmission orale, parfois consignée par écrit, des faits ou des doctrines religieuses. 3. Coutume transmise de génération à génération.

Souvent quand il est question de médecine traditionnelle, c’est au sens 1 ou 3 qu’il est fait allusion. Car la signification de ce mot a subi un nivellement qui a occulté le sens 2 en lien avec l’aspect « religieux ». SI nous donnons au mot religieux le sens de « religere », relier, et que, ce que nous envisageons comme relié concerne l’homme avec ce que l’on nomme le « Ciel » c’est à dire l’au-delà de cette vie, nous avons là le sens originel de l’expression « médecine Traditionnelle ». 

Une médecine traditionnelle au sens « propre », c’est à dire originel du terme, ne peut être considérée telle que si elle prend en compte cette dimension céleste de l’être humain. Ainsi pouvons-nous écrire encore : Médecine traditionnelle = ensemble organisé de connaissances relatives à la conservation ou au rétablissement de la santé qui prend en compte la dimension céleste de l’être humain. 

Du point de vue de l’acte de soin, comment s’applique cette définition ? 
Nous devons envisager alors ce que nous entendons par « prendre en compte la dimension céleste de l’être humain ». 
Cette prise en compte est celle du praticien, vu que c’est lui qui apparemment « agit ». L’acte de soin, d’un point de vue traditionnel, consiste à appliquer la maxime « faire le deux Un ». Comment cela peut-il se réaliser ? Le praticien possède un « savoir faire », qui est constitué de « savoir » et de « faire », c’est à dire de connaissances et de techniques. L’utilisation de ces « deux » outils se réalise en « un » acte thérapeutique. L’acte de soin est le 1 produit sur la base du 2 que sont connaissances et techniques, lesquelles sont contenues dans ses mémoires. 

Mais « avant » cela ? À noter qu’il s’agit ici d’un « avant » ontologique et non temporel. Le praticien est ouvert à l’influence du Ciel afin d’entendre la Parole silencieuse qui féconde son intention d’agir. Présence de la Parole et intention d’agir ne font qu’Un : c’est le sens de son acte. Et ce sens est unique. Selon la doctrine métaphysique traditionnelle chinoise, c’est l’union du Cœur et du Rein. Le praticien est inspiré vis à vis de la situation afin de pouvoir simultanément développer l’intuition du traitement à produire. Inspiration et intuition ne font plus qu’un : l’acte en Puissance. Et cet acte en Puissance est unique. Selon la doctrine métaphysique traditionnelle chinoise, c’est l’union du Foie et du Poumon. Lors, le sens de l’acte et l’acte en puissance ne font qu’Un, et ce Un s’incarne dans l’acte de soin lui-même, qui est unique.

Mais ce que nous décrivons là dans le cadre d’un acte dit « thérapeutique » peut être appliqué à tous les actes que nous posons. Ils sont tous là pour nous faire passer, de gré ou de force, du 2 au 1, ou pour dire autrement, pour nous amener à rassembler ce qui est épars. Du point vue de la Tradition, il y a un caractère sacré dans chaque acte posé et l’acte thérapeutique en est une illustration parmi d’autres possibles. 

L’homme est ouvert à l’influence du Ciel afin d’entendre la Parole silencieuse qui féconde son intention d’agir. Présence de la Parole et intention d’agir ne font qu’Un : c’est le sens de son acte. Et ce sens est unique. L’homme est inspiré vis à vis de la situation afin de pouvoir simultanément développer l’intuition de l’acte à produire. Inspiration et intuition ne font plus qu’un : l’acte en Puissance. Et cet acte en Puissance est unique. Lors, le sens de l’acte et l’acte en puissance ne font qu’Un, et ce Un s’incarne dans l’acte posé lui-même, qui est unique. 
D’un point de vue traditionnel, deux n’est pas deux fois 1, mais 1 divisé en deux. 

Qui divise ? 
La vision duelle, vision ou connaissance séparatrice, fabrique de la di-vision, donc de la séparation. 
Cette approche de la réalité, à travers la notion d’acte, thérapeutique ou autre, représente un point d’appui ou un support pour le mental dans le travail d’éradication du moi qui masque le Soi, ou d’éradication du multiple, symbolisé par le 2, qui masque le 1. 

 

Michel Laurent, président du CATC