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La dépêche du CATC - ARTICLES ET FORMATIONS PROPOSEES

Dépêche / Juillet 2014

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Le mot du président

Ce numéro inaugure une série de propos intitulés « Advaita » issus des entretiens que Sri Nisargadatta Maharadj a eu avec des personnes qui sont venues le voir pour recevoir son enseignement.

 

Advaita signifie « non-dualité ».

 

Nisargadatta fait partie de cette constellation de Sages comme Ramana Maharshi, Sri Siddharameshwar, Ma Ananda Moyi, Ramesh Balsekar, etc. qui nous parlent le langage de l’Unité, de la non-dualité ; à cet égard, nous vous conseillons la lecture de l’ouvrage de Véronique Loiseleur intitulé « Anthologie de la non-dualité » qui est une compilation de ce que les différents courants spirituels ont pu exprimer sur ce sujet. Cela va de Maître Eckhart, à Lao Tseu, en passant par les Sages hindous.

 

Pourquoi insérer de l’hindouisme dans une dépêche qui traite de la Tradition chinoise ? (nous l’avons déjà fait dans le précédent numéro en faisant parler Swami Abhishiktânanda.)

 

Parce qu’il existe une unité transcendante des voies de réalisation spirituelles, que celles-ci soient religieuses au sens guénonien, ou non. C’est à dire que la Tradition est Une, et que la façon dont elle s’incarne, ou se formalise, dépend des lieux et des moments. Autrement dit, si nous considérons l’essence de tous les messages des Sages, ils parlent tous le même langage, ou si l’on veut, ils parlent tous de la même chose. Et cette chose, qu'est-ce que c’est ? Elle consiste dans le fait de nous interpeller, nous les individus immergés dans l’ignorance de la Vérité, pour nous encourager à réaliser la nature du chemin qui est à accomplir, et qui est celui de la transformation des ténèbres individuelles à la lumière incréée. « Deviens ce que tu es ! » Et ce devenir consiste à nous débarrasser de ce qui nous rend aveugles. Se débarrasser de l’ignorance. Il n’y a rien à chercher à l’extérieur, et c’est de l’intérieur que se fait le travail de libération, de réalisation de la Connaissance.

 

Ces lectures peuvent se faire en parallèle avec le Dao De Jing de Lao Tseu, le Traité du Vide Parfait de Lie Tseu, ou les œuvres complètes de Tchoang Tseu. Ces écrits s’éclairent mutuellement, et nous imprégner de l’essence de leur contenu contribue à ce travail de « nettoyage » de la conscience individuelle engluée dans la Maya*.

 

Ces textes ont aussi pour intérêt de nous faire réaliser la différence qu’il y a entre la vanité des efforts personnels produits pour atteindre à la Sagesse, et la simple ouverture de l’âme à la nature de l’Être qui est là présent dans le secret de toute éternité.

 

Ils nous font réaliser aussi qu’être sur la Voie, ce n’est pas « Vouloir » être sur la Voie : plus le singe monte haut, plus on voit son derrière. Ce n’est pas parce que l’on jeûne que l’on est saint, mais parce que l’on est saint que l’on jeûne.

   

Enfin, ils nous enseignent que ce n’est pas l’individu qui atteint quelque chose, mais l’Être qui se révèle quand cesse l’illusion de l’existence séparée. Pour Nisargadatta, la réalisation passe par la conscience du « Je suis », laquelle imprègne les textes que nous vous proposons.

 

Bonne lecture et bel été à vous.


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*Maya : terme de la Tradition Hindoue qui signifie "illusion".

Michel Laurent, président du CATC